Salles de classes et qualité de l'air
La qualité de l'air des écoles primaires et élémentaires
1. Généralités
Le temps passé par un enfant à l’intérieur d’une salle de classe primaire ou élémentaire est en moyenne de 24h par semaine, soit presque 5h par jour.
Avec un temps aussi long passé enfermé, la qualité de l’air intérieur est point majeur pour les occupants, élèves et professeurs.
Cette qualité de l’air intérieur est un enjeu de santé publique et une priorité pour les parents d’élèves.
Nous avons tous en mémoire l’ambiance d’une salle de classe quand nous y entrons après un cours, odeurs multiples, atmosphère lourde, etc…
Les jeunes enfants sont exposés à de très nombreux polluants, ceux qui proviennent de l’extérieur et qui se confinent, et ceux qui sont émis à l’intérieur des locaux par les matérieaux de construction comme les revêtements de sols ou muraux, les panneaux d’isolations phoniques, les colles et vernis du mobilier.
Mais aussi par les polluants, particules fines et composés organiques volatils (COV) produits par l’utilisation de stylos feutres, de peintures, de colles, et d'autres objets nécessaires à la formation.
Les enfants sont plus sensibles que les adultes aux polluants présents dans l’atmosphère :
- Leur système immunitaire n’est pas achevé
- Leurs voies respiratoires sont plus petites, s’obstruent plus facilement
- Ramené à leurs poids, ils respirent 5 fois plus d’air qu’un adulte, donc 5 fois plus d’éléments nocifs.
Et, la densité d’élèves,dans une classe est très élevée : La surface par élève est de 1.20 m² alors que dans les bureaux elle est de plus de 10 m².
2. Les faits dans les salles de classes
- 3 salles de classe sur 5 ne sont pas équipées de dispositifs de ventilation et de traitement de l’air.
- 93% des classes ont des taux de particules ultra fines (les plus dangereuses pour la santé) appelées PM 2.5, supérieurs à 10 µg par m³, la recommandation de l’OMS étant de 5 µg/m3.
- 15 à 20% des classes ont des taux de composés organiques volatils (COV) supérieurs aux valeurs guides. En particulier le benzène et le formaldéhyde.
- 20% des classes présentent des signes d’humidité.
3. Le paradoxe de l’efficacité énergétique des bâtiments basse consommation.
La recherche de l’efficacité énergétique est indispensable, non seulement pour s’inscrire dans la transition écologique, réduire l’impact carbone, les émissions de CO2. Mais aussi pour réaliser les économies d'énergies indispensables.
Mais plus un bâtiment est étanche, plus les risques liés à un renouvellement insuffisant de l’air sont nombreux. Les polluants présents dans l’atmosphère restent et se concentrent.
Or, selons le Centre technique du bàtiment (CSTB) 30% des bâtiments ont un renouvellement de l’air insuffisant.
4. Les risques pour les enfants
La mauvaise qualité de l’air est un risque et peut impacter la santé des enfants sur de nombreux points :
- La réduction des capacités cognitives, la capacité d’attention, de concentration et de réflexion.
- Des maux de tête, des céphalées.
- Des irritations oculaires, des irritations des voies respiratoires.
- Le développement d’allergies, des crises d’asthmes.
Selon une étude de Santé Publique France, la mauvaise qualité de l’air dans les écoles élémentaires est à l’origine de 30 000 cas d’asthme et 12 000 cas de sifflements par an en France.
5. Les attentes des parents et professeurs
En France, 91% des parents pensent que la qualité de l’air dans les écoles a un impact sur leur santé.
80% des parents sont convaincus que cette qualité d’air influence les capacités de mémorisation et d’apprentissage des enfants. (Source CEREMA)
6. La protection des enfants
Pour protéger les jeunes élèves, le législateur a mis en place une règlementation qui s’applique aux écoles primaires, maternelles, collèges et lycées.
C'est l’obligation de surveiller la qualité de l’air intérieur :
- Depuis le 1er janvier 2018 pour la petite enfance, les crèches, les écoles primaires et maternelles
- Depuis le 1er janvier 2020 pour les collèges et les lycées
- Au 1° janvier 2023 pour tous les établissements qui reçoivent du public (ERP)
Les 3 étapes pour garantir la qualité de l’air :
- Supprimer les sources de polluants contenus dans les matériaux de construction, d'isolation phonique, dans les produits de nettoyage. Ou les remplacer par des matérieux et produits sans effet nocif.
- Installer et améliorer les équipements de ventilation, de filtration et de dépollution qui suppriment les polluants afin d’éviter l’accumulation et la concentration.
- Maintenir et entretenir les installations, remplacer régulièrement les filtres, nettoyer les réseaux aérauliques.
La pandémie de Covid19 a eu comme effet positif de mettre au centre des préoccupations l’importance de la qualité de l’air.
Le gouvernement et les agences sanitaires ont fait des recommandations et certaines villes, métropoles, régions, ont pris la décision d’aider les établissements à prendre soin de leur air intérieur. Ainsi la région Auvergne Rhône-Alpes a subventionné l’acquisition de purificateurs d’air pour protéger les lycéens.
La qualité de l'air intérieur, est une sujet important des établissements recevant du public (ERP). Ceux-ci doivent maintenant contrôler la pollution intérieure.
Les pouvoir publics ont conscience de l'impact de la qualité de l'air eu sein des ecoles primaires, des maternelles et de façon générale dans tout le système éducatif.