Elisabeth Borne, ministre du Travail, a annoncé mardi 18 août le port obligatoire du masque en entreprise. Cette mesure a pour objectif de lutter contra la propagation du virus dans l'air.
Mardi matin, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a présenté le nouveau protocole sanitaire en entreprise. Celui-ci devra être respecté à partir du 1er septembre 2020 afin d’éviter une recrudescence trop importante du nombre de cas de Covid-19 dans le pays. Parmi les nouvelles mesures, le port obligatoire du masque partout, sauf dans les bureaux individuels.
Mieux faire face à la contamination par aérosols
Les Echos rapportent dans leur article du 18 août qu’il s’agit pour le ministère « de prendre en compte les risques de contamination par aérosols mis en avant par le Haut Conseil français de la santé publique, le HCSP ». Les règles sanitaires appliquées jusqu’à maintenant ne tenaient pas suffisamment compte du risque de transmission du virus du Covid-19 directement dans l’air. Dans une tribune publiée par Libération le 14 août, une vingtaine de professeurs et docteurs en médecine constataient que les protocoles appliqués dans les lieux de travail, écoles et universités ne luttent pas efficacement contre la circulation du virus via aérosol.
En effet, les aérosols sont les très fines gouttelettes en suspension dans l’air expiré par les malades. Si l’on n’était pas sûr de la transmissibilité du virus par l’air au début de la pandémie ; dès le 4 juillet, 239 chercheurs de 32 pays différents ont signé une lettre ouverte à l’OMS. Ils exposent les preuves d’une contagion liée aux particules virales en suspension dans l’air non renouvelé. Or, dans un contexte de retour de congés, avec des salariés qui reviennent au travail, le risque d’une contagion accélérée par l’air dans les espaces clos est très élevé.
Le port du masque obligatoire en entreprise apparaît comme une évidence pour protéger la population française. D’après Santé Publique France, les entreprises représentaient début août, 22% des clusters identifiés. Mais s’agit-il là de la seule solution envisageable pour travailler – et à partir de septembre, étudier – en toute sécurité ?
Le renouvellement de l'air pour prévenir la diffusion du virus
Dans un article très détaillé du 10 août dans The Conversation, le professeur Shelly Miller (University of Colorado Boulder) explique « Comment utiliser la ventilation et la filtration de l’air pour prévenir la propagation du coronavirus à l’intérieur ». Si elle reconnaît que les masques sont relativement efficaces, le Pr. Miller ajoute que, dans un espace clos, le virus finit inévitablement par se propager, si une personne porteuse du virus est présente. Ses travaux de recherche au sujet de la sûreté des espaces intérieurs durant la pandémie ont conduit à un constat. Renouveler régulièrement l’air intérieur est la seule manière de réduire sa charge virale et donc la propagation du coronavirus.
Aérer ses espaces intérieurs est le premier réflexe à avoir pour renouveler l'air et limiter la propagation du coronavirus.
Pour éliminer le virus à l’intérieur d’un bâtiment, deux options :
- Faire entrer de l’air frais (autrement dit, propre) depuis l’extérieur ou,
- Filtrer l’air intérieur.
Selon les études, la taille de la pièce et le nombre de personnes présentes, le taux nécessaire de renouvellement de l’air par heure est différent. Néanmoins, la plupart des experts s’accordent sur un renouvellement de l’air minimum de 6 volumes par heure. Ce qui correspond environ à 300m³ pour une surface de 20m². En France, le référentiel AFNOR Spec X50-231 – qui détermine les protocoles et exigences sanitaires pour les professionnels de la beauté et du bien-être – s’appuie sur ces mêmes chiffres dans ses recommandations aux instituts.
Comment optimiser la qualité de son air intérieur ?
Ouvrir les fenêtres et augmenter la capacité de ventilation à l’intérieur des bâtiments est un bon début. Malheureusement, cela peut ne pas suffire et c'est en plus souvent impossible dans certains bâtiments et locaux professionnels. Dans ces cas-là, l’utilisation de purificateur d’air est une option sérieuse pour lutter contre la propagation de virus et bactéries.
L’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) des Etats-Unis atteste de l’efficacité des purificateurs d’air intérieur dans le traitement des particules en suspension dans l’air intérieur, notamment les bactéries et virus – dont la Covid-19. Toutefois, tous les purificateurs ne se valent pas et l’agence gouvernementale donne quelques pistes pour choisir un purificateur d’air efficace.
Recommandations en matière de purificateur d'air intérieur
D'une part la qualité de filtration :
• Le choix d’un filtre HEPA (High-Efficiency Particulate Air) de classe 13, qui élimine 99,95% des particules présentes dans l’air.
• La puissance de l’appareil. Renseignée par le CADR (débit d’air purifié), il s’agit de la capacité de purification de l’air exprimée en m³/h. Elle permet donc de déterminer le nombre de renouvellements par heure du volume d’air d’une pièce.
D'autre part la présence de filtre à charbon actif :
Recommandé par l'EPA, ils permettent de filtrer les gaz et les odeurs.
L'utilisation d'un purificateur d'air intérieur participe activement à la lutte contre la circulation des virus et bactéries par l'air.
Le professeur Shelly Miller rappelle que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies Etats-Unis (CDC) disent tous deux qu’ « une mauvaise ventilation augmente le risque de transmission du coronavirus ».
Nouveaux défis, nouvelles solutions ?
Si le port du masque en entreprise semble indispensable pour ralentir, voire stopper la circulation du virus responsable de plus de 750 000 morts dans le monde, prise seule cette solution apparaît comme n’étant pas suffisamment efficace. On a beaucoup parlé des gestes barrières comme le lavage régulier des mains, mais la confirmation de la propagation du virus par l’air entraîne de nouvelles problématiques, et conduit par conséquent, à envisager de nouvelles façons de se protéger. L’équipement en purificateurs d’air intérieur en est une, à condition, bien sûr, que ceux-ci soient dotés de filtres de qualité et d’une puissance correspondant à la taille de l’espace traité.
Sources
https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciaa939/5867798
https://www.epa.gov/coronavirus/air-cleaners-hvac-filters-and-coronavirus-covid-19
https://masques-barrieres.afnor.org/Telechargement/SpecX50-231