La pollution de l'air est la cause de nouvelles maladies en France
Introduction
"L'exposition à long terme à la pollution de l'air constitue un fardeau considérable pour la santé et l'économie en France hexagonale", a résumé Sylvia Medina, coordonnatrice du programme Air et Santé, de Santé publique France, lors d'une conférence de presse le 29 janvier 2025.
Pour la première fois, l'agence a évalué, sur la période 2016-2019, l'impact quantitatif de la pollution de l'air ambiant sur la survenue de huit maladies au lien avéré avec l'exposition aux particules fines et au dioxyde d'azote.
Selon un travail mené par les chercheurs de Santé publique France (SPF) en collaboration avec l’école d’économie de Marseille (AMSE), l’Ineris (L'Institut national de l'environnement industriel et des risques), et le centre d’investigation clinique « épidémiologie Clinique » (Inserm/CHU de Bordeaux).
Ce rapport en deux parties fournit la première évaluation détaillée de l’impact de l’exposition aux microparticules (PM2,5) et au microparticules (PM2,5) et au dioxyde d’azote (NO2) pour huit pathologies : cancers du poumon, bronchopneumopathie chronique obstructive(BPCO), asthme de l'enfant et de l'adulte, infection aiguës des voies respiratoires inférieures, accident vasculaire cérébral(AVC), infarctus, hypertension artérielle et diabète.
Les risques pour la santé d’une mauvaise qualité de l’air et les solutions pour l’améliorer
La qualité de l'air que nous respirons a un impact significatif sur notre santé. Une mauvaise qualité de l'air, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, est associée à diverses pathologies, notamment des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers.
Les risques pour la santé liés à une mauvaise qualité de l’air
Selon Santé publique France, une exposition prolongée à la pollution de l’air est associée à :
- Des maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus)
- Des affections respiratoires chroniques (asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive)
- Un risque accru de cancer du poumon
- Une réduction de l’espérance de vie
Une étude menée par Santé publique France, utilisant les données de la cohorte Gazel, a établi un lien entre 25 ans d'exposition à la pollution atmosphérique et une augmentation du risque de mortalité non accidentelle. Par exemple, une augmentation de 10 µg/m³ de la concentration de particules fines PM2.5 est associée à une hausse de 15 % du risque de mortalité totale non accidentelle.
Cette évaluation a montré qu'en France, près de 40 000 décès par an sont attribuables à la pollution de l'air, correspondant à une perte moyenne de 7,6 mois d'espérance de vie.
Les particules ultra fines, PM2.5 sont responsables de 40 000 nouveaux cas d'asthmes chez les enfants, sur les adultes, les micoparticules sont responsables de 22 000 nouveaux cas de BPCO, soit 11% des nouveaux cas chez les plus de 40 ans.
Ces particules fines sont aussi responsables de 78 000 nouveaux cas d'hypertension arterielle (HTA) et 10 000 nouveaux cas d'accident vasculaire cérébral (AVC), 8 100 infactus et plus de 14 000 cas de diabètes de type 2.
Comme toutes les communes dépassent les valeurs cibles de l'OMS de 5µg/m3 cela signifie que toute la France est concernée, les habitants des villes comme ceux habitants les campagnes.
Plusieurs études récentes ont aussi mis en évidence que au-delà de l'impact significatif de la qualité de l'air intérieur sur la santé humaine, la mauvaise qualité d'air représente d'importants coûts socio-économiques associés.
Une étude menée par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI) a révélé que 26 % des bâtiments de bureaux en France présentent des concentrations élevées en composés organiques volatils (COV), dépassant les seuils recommandés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES).
ifpeb.fr
Sur le plan économique, une analyse a estimé le coût socio-économique de la pollution de l'air intérieur en France à environ 19 milliards d'euros par an, avec près de 20 000 décès prématurés attribués à cette pollution.
hcsp.fr
Au niveau mondial, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rapporté que la pollution de l'air intérieur est responsable de maladies non transmissibles telles que les accidents vasculaires cérébraux, les cardiopathies ischémiques, les bronchopneumopathies chroniques obstructives et les cancers du poumon.
who.int
Ces données soulignent l'importance de mettre en œuvre des actions visant à améliorer la qualité de l'air, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, afin de protéger la santé publique et de réduire le fardeau des maladies liées à la pollution atmosphérique. S'il est individuellement difficile d'agir sur l'amélioration de la qualité de l'air extérieur, il est en revanche possible de s'équiper en milieu professionnel comme à titre privé d'appareils qui améliorent notablement la qualité de l'air intérieur. Les purificateurs ou épurateurs d'air intérieur.
Les Groupes à Risques
Certaines populations sont plus vulnérables aux effets de la pollution de l'air. Les enfants, dont le système respiratoire est en développement, sont particulièrement sensibles aux polluants
Une étude de janvier 2024 a montré que l’exposition aux polluants intérieurs, comme le formaldéhyde et les moisissures, favorise l’apparition de l’asthme chez les enfants de 6 à 11 ans.
Les résultats indiquent que plusieurs dizaines de milliers de cas d'asthme pourraient être évités chaque année en réduisant l'exposition au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe. Ces polluants pernicieux sont souvent indétectables, à l'inverse de mauvaises odeurs ou de fumées.
Les personnes âgées, souvent atteintes de maladies chroniques, peuvent voir leur état de santé se dégrader en raison d'une mauvaise qualité de l'air. Les personnes souffrant de pathologies respiratoires comme l'asthme ou la BPCO, ainsi que les femmes enceintes, sont également à risque et doivent redoubler de vigilance quant à la qualité de l'air qu'elles respirent.
Comment Améliorer la Qualité de l’Air Intérieur ?
Contrairement à l’air extérieur, nous avons plus de contrôle sur la qualité de l’air intérieur. Voici quelques solutions efficaces :
1. Aérer régulièrement (Il est avéré que l'air intérieur est souvent nettement plus pollué que l'air extérieur)
- Ouvrir les fenêtres 10 à 15 minutes par jour, même en hiver.
- Aérer davantage lors d’activités générant des polluants (ménage, cuisine, bricolage).
2. Éviter les produits toxiques
- Privilégier des produits ménagers naturels (vinaigre blanc, bicarbonate de soude), au détriment des aérosols.
- Éviter les désodorisants, bougies parfumées et encens, souvent riches en composés organiques volatils (COV).
3. Limiter l’humidité et les moisissures
- Maintenir un taux d’humidité autour de 40-60 %.
- Réparer rapidement les fuites d’eau et bien ventiler la salle de bain après la douche.
4. Opter pour un bon système de ventilation
- Vérifier et entretenir les systèmes de ventilation (VMC) pour assurer un bon renouvellement de l’air.
- Utiliser une hotte aspirante lors de la cuisson.
5. Faire attention aux matériaux et aux meubles
- Privilégier des peintures et vernis à faible émission de COV.
- Aérer les meubles neufs avant de les installer dans une pièce.
6. Utiliser des purificateurs d'air intérieur
Les purificateurs d'air équipés de filtres HEPA permettent de capturer les particules fines, les allergènes et certains polluants chimiques. Ils sont particulièrement recommandés pour les personnes souffrant d'allergies ou vivant dans des zones fortement polluées.
7. Éviter le tabac à l’intérieur
Le tabac contient plus de 4 000 substances toxiques. Fumer en intérieur augmente la pollution de l’air et nuit à la santé des occupants, surtout des enfants.
Conclusion
La pollution de l’air, qu’elle soit intérieure ou extérieure, a des conséquences majeures sur la santé. Si la qualité de l’air extérieur dépend des politiques environnementales, nous pouvons agir directement sur la qualité de l’air intérieur grâce à des gestes simples : améliorer la ventilation, réduire les sources de pollution et surveiller l’humidité permettent de préserver notre santé et celle de nos proches.